Un Monaco bien trop amer

Avec un seul petit point obtenu en trois rencontres, le Racing est malheureusement sur les bases du début de saisons calamiteux vécu l'an dernier. Il est pourtant difficile de comparer les deux parcours. D'une part, en raison de la qualité des adversaires affrontés, Monaco et Lyon étant certainement les deux meilleures équipes du pays, et de l'autre du fait du jeu développé qui n'a rien à voir avec le néant quasi total de l'été 2004.

Bien loin de la symphonie de dimanche dernier à Gerland, le jeu strasbourgeois a eu le mérite d'être cohérent, à défaut d'être saignant sur le front de l'attaque. La prestation moyenne des frères Farnerud sera d'ailleurs sans doute l'objet de nombreux débats et discussions ces prochains jours... On peut dire que le fantôme de Mamadou Niang a plané sur la Meinau.

Cette inefficacité fut surtout évidente en première période que le Racing domina sur le plan du jeu. Après une frayeur après 4 secondes de jeu et un duel Adebayor-Cassard remporté brillamment par le portier alsacien, le Racing s'appliqua à poser le jeu et se créa quelques belles occasions. Malheureusement, le pittoresque trio arbitral mené par M. Poulat allait entrer en action, refusant coup sur coup et pour des raisons que la raison ignore deux buts tout à fait valables inscrits par Lacour et Pagis.

Un coup de massue bien dérisoire au vu du frisson de peur qui a parcouru le public de la Meinau en fin de première mi temps. Sidi Keita, victime d'un choc avec un Monégasque, resta de longues minutes inconscient. Les soigneurs, visiblement inquiets, lui tenaient en effet les cervicales et le mirent en position de sécurité, laissant à un moment craindre le pire. Heureusement plus de peur que de mal pour le vaillant milieu malien qui du quitter la partie sous les acclamations du public et du kop qui scanda son nom. Il fut remplacé par Deroff, Lacour glissant au milieu de terrain.

Sans doute perturbé par tous ces événements, les joueurs du Racing passèrent à coté de leur entame de deuxième mi temps. Contre Monaco, cela ne pardonne pas ! Déjà dangereuse en première mi temps avec les énormes occasions d'un Adebayor très en verve et de Chevanton, l'équipe de la Principauté ouvrit le score, grâce aux bourdes de Cassard qui rata sa sortie, et de M. Poulat, décidément en petite forme, qui ne vit pas la main de Squilacci (49ème).

A 0-1 le Racing tenta d'arracher l'égalisation, en vain. Sa domination fut stérile, accompagnée d'un agaçant sentiment d'impuissance. Seule l'entrée en jeu d'un Diané intenable, qui marqua encore des points auprès du public strasbourgeois, sembla en mesure de renverser le cours du destin. Malheureusement, Strasbourg s'offrit aux contres de la Principauté et le buteur uruguayen Chevanton sonna a la 79e minute le glas des espoirs alsaciens. Souleymane Camara eut tout de même l'heureuse idée de frapper par deux fois les montants et ainsi d'éviter une déroute à un Racing qui ne la méritait pas.

Lors des arrêts de jeu, un ultime gri-gri de Diané provoqua un coup franc à l'entrée de la surface de réparation de Roma. Le Pen le transforma de fort belle manière, déflorant pour l'occasion le compteur de buts marqués par le Racing en championnat. Un exploit de l'inutile hélas...

Tandis que M. Poulat quitta la pelouse sous les acclamations d'une foule ravie, les supporters commencent à s'inquiéter d'un début de saison une fois de plus raté. Le Racing doit absolument se ressaisir la semaine prochaine à Saint Symphorien, dans le cadre d'un derby qui ne lui a que très rarement réussi...