A un détail près

C'est un Racing sans Pagis suspendu ni Gmamdia pas encore prêt qui est allé défier l'Olympique Lyonnais hier soir à Gerland. Si Strasbourg a perdu sur le même score que l'année dernière le match avait une physionomie toute différente. Les intentions alsaciennes étaient beaucoup plus offensives que la saison passée. Il y a un an, Caçapa et Cris avait fait leur match dans le rond central alors que cette fois-ci, les défenseurs gones ont eu beaucoup plus de travail.

La première mi-temps fut totalement alsacienne. Les consignes de Jacky Duguéupéroux sont rigoureusement appliquées : les couloirs sont bloqués, les milieux défensifs Diarra et Pedretti (préféré à Juninho) sont empêchés de jouer long par le trio strasbourgeois P. Farnerud – Keita – Johansen. La mécanique strasbourgeoise est impressionnante et les Lyonnais sont malmenés sur leur terrain. Alex Farnerud, seul en pointe mais épaulé sur les côtés par Le Pen et Amara Diané dont c'était là la première titularisation en D1, tente tant bien que mal de se montrer dangereux aux avants postes. Mais face à la meilleure défense du championnat, le jeune Suédois se casse les dents... sans démériter. Car à la 20ème minute, il n'est pas loin de faire mouche lorsqu'il ajuste les buts de Coupet. Mais la soirée était finalement plus norvégienne que suèdoise, le Zorro lyonnais ayant surgi de nulle part à la 26ème minute. John Carew, que toutes les équipes craignent déjà, profite en effet de la seule erreur alsacienne du match. Sur une touche longue, il récupère le ballon dans la surface, le protège face à Karim Haggui, se retourne et frappe en première intention. Dans un angle impossible, Stéphane Cassard doit s'incliner à la stupeur du banc strasbourgeois. Première action lyonnaise et premier but. Comme souvent l'an dernier, le Racing s'incline sur un détail défensif...

Le Racing, pas abattu, se remet à l'ouvrage et la première réaction des visiteurs vint quelques secondes plus tard avec l'impressionnant Amara Diané qui tire sur le poteau de Coupet. Il aurait presque suffit d'un but pour qu'on puisse le mettre à la hauteur de Carew lors de ce match. Un poteau sortant, une frappe stoppée par Coupet après un festival dans la défense lyonnaise (en seconde période), des courses, des dribbles... La recrue strasbourgeoise, positionnée sur l'aile droite, a fait tourner la tête aux hommes de Gérard Houiller. Malheureusement, il a été mal récompensé.

Avec un Sidi Yaya Keita impressionnant à la manette aussi bien dans les tâches défensives que dans l'organisation offensive du jeu strasbourgeois, le Racing a combiné, a provoqué, a percuté sans cesse. Menés au score, les Bleus ont cherché en vain à réduire l'écart. Ils se sont employés durant toute la deuxième mi-temps et jusqu'à la dernière minute à respecter le schéma tactique mis en place par Duguépéroux mais en vain. S'ils étaient plus fort en défense et au milieu, les Alsaciens n'étaient pas suffisamment armés en attaque pour faire la différence. Les hommes de Jacky Duguépéroux n'ont pas à rougir de leur défaite tant leur performance fut de haut vol face au quadruple Champion de France. Les Lyonnais quant à eux, habitués à des démarrages « diesel » en championnat, peuvent s'estimer plus qu'heureux d'empocher les trois points.

Le Racing n'a pour l'instant qu'un point au compteur mais les raisons d'espérer sont nombreuses. Avec le retour de Mickaël Pagis, l'arrivée de Haikel Gmamdia et à moindre mesure celle de Hosni, les Bleus seront bien armés pour faire bonne figure dans ce championnat 2005-2006.